David Williams, journaliste automobile national et lauréat du prix de la sécurité routière
Voici une histoire qui donne à réfléchir et qui, bien qu'alarmante pour les automobilistes, mérite d'être rappelée.
Dans une rue très fréquentée, les passants regardent, horrifiés, un jeune homme sortir en catastrophe d'une place de parking exiguë. Il fait marche arrière et s'encastre dans une voiture voisine, laissant une vilaine entaille dans la portière.
Trop conscient d'avoir été repéré, il bondit et on le voit griffonner à la hâte un mot au propriétaire de l'autre voiture, avant de le glisser sous l'essuie-glace et de repartir en trombe.
Quel conducteur honnête", pense la foule. Mais à son retour, le propriétaire retrouve sa voiture endommagée et une note sur laquelle on peut lire : "Tout le monde pense que j'écris à l'extérieur" : "Tout le monde pense que j'écris mon nom et mon adresse parce que j'ai endommagé votre voiture, mais ce n'est pas le cas - heureusement pour moi, cela signifie que personne n'écrit mon numéro d'immatriculation".
Il s'agit probablement d'une légende urbaine, mais elle en dit long sur les normes que nous attendons de nos concitoyens automobilistes.
Une enquête vient de le mettre à l'épreuve. Kwik Fit a interrogé plus de 2 000 conducteurs et a constaté qu'en général, on ne peut pas compter sur un conducteur britannique pour faire ce qu'il faut, les trois quarts (74 %) admettant avoir des habitudes de conduite "douteuses", y compris conduire sans ceinture de sécurité et se maquiller au volant.
Les résultats sont plus sombres lorsqu'il s'agit de faire preuve de décence, comme lorsqu'il s'agit de "bump and runs" ; plus de 2,2 millions de conducteurs admettent avoir accroché ou éraflé une autre voiture - et avoir pris la fuite.
Et qui d'entre nous - surtout dans les villes surpeuplées - n'en a pas été victime ?
Les résultats montrent également qu'il est peut-être nécessaire de redéfinir la notion de conduite "sûre". Près des trois quarts (74 %) des conducteurs ont admis avoir une ou plusieurs habitudes de conduite qui pourraient les faire échouer à l'examen de conduite s'ils devaient le repasser aujourd'hui.
L'enquête a porté sur les habitudes de conduite qui sont généralement pratiquées "innocemment", sans intention de nuire ou d'enfreindre la loi. Les résultats sont choquants.
Un peu plus des deux cinquièmes (42 %) des conducteurs admettent avoir accéléré pour griller des feux rouges et plus de la moitié (52 %) des titulaires d'un permis de conduire complet admettent avoir conduit alors qu'ils étaient si fatigués que cela représentait un risque. En ce qui concerne les ceintures de sécurité, plus d'un conducteur sur dix (11 %) admet ne pas les utiliser sur des trajets "courts", même si cela ne constitue pas une excuse en cas d'interpellation par la police.
En effet, plus d'un tiers (35 %) des 18-34 ans admettent avoir envoyé des messages au volant (par exemple des SMS, WhatsApp ou Snapchat), contre seulement 3 % des plus de 55 ans.
Par ailleurs, 20 millions de Britanniques (53 %) admettent manger et boire au volant.
Et ces accrochages ? Alors que plus de deux cinquièmes (41 %) des personnes interrogées affirment en avoir été victimes, seule une sur vingt (6 %) admet être responsable d'un tel incident. À moins que 2,2 millions de conducteurs ne soient responsables d'environ 15 millions d'agressions au Royaume-Uni, je pense que quelqu'un n'est pas très honnête dans ses réponses.
C'est la preuve qu'il faut toujours garder sa caméra sur le tableau de bord. Vous devriez toujours garder votre dash cam branchée et en marche.